Comment construire votre maison passive ?
Construire une maison passive vous permet de réduire vos consommations énergétiques et vos émissions de gaz à effet de serre. Toutefois, vous devrez bien choisir le terrain, la méthode de conception, les matériaux, la ventilation, l’isolation et le mode de chauffage. Il vous faudra aussi obtenir une autorisation de travaux et faire la chasse aux ponts thermiques (travaux d’étanchéité).
Choisissez soigneusement votre site de construction et la forme du bâtiment
Le choix du terrain est une étape importante dans tout projet de construction. Le site choisi pour l’édification d’une maison passive doit :
- être découvert (non ombragé par un bâtiment haut ou de la végétation haute),
- être situé dans un lieu non venteux et sur un espace non descendant vers le nord,
- avoir une orientation (sud-est/sud/sud-ouest) pour bénéficier des rayons du soleil,
- disposer d’une configuration, d’une nature de sol, d’un environnement et d’un potentiel inondable adaptés à la construction d’une habitation écologique.
Toutefois, vous pouvez parfaitement concevoir une maison passive sur un site mal orienté sous certaines conditions (meilleure compacité, isolation performante, système de ventilation optimisé…).
Préconisez une conception bioclimatique
Une maison passive est une construction conçue de façon à limiter vos besoins en consommation énergétique. Vous devez donc étudier soigneusement son orientation. Le bâtiment captera les rayons solaires pour emmagasiner de l’énergie durant l’hiver grâce à une grande ouverture au sud. En été, il sera protégé des excédents de chaleur avec une bonne isolation thermique, des brises vues orientables et des casquettes solaires.
Côté conception, la forme de votre construction sera compacte, allongée et rectangulaire est-ouest pour augmenter votre espace orienté sud. La surface vitrée de ce dernier devra représenter environ 6 à 12 % de la superficie totale des planchers et 60 % de la superficie vitrée globale. La maison ne doit donc pas présenter de décrochement (retrait), pour prévenir l’apparition de ponts thermiques.
Obtenez votre permis de construire
La construction d’une habitation passive est soumise à différentes contraintes. Vous devez considérer le Plan local d’urbanisme (PLU) pour connaître les couleurs et les formes réglementaires de votre construction, et votre ratio surface habitable/terrain. Une autorisation d’urbanisme sera également nécessaire (déclaration préalable ou permis de construire). À cela s’ajoutent d’autres règles selon le site d’implantation (parc naturel, proximité avec un monument historique…).
En règle générale, vous devez réaliser une demande de permis de construire si :
- votre surface de plancher ou votre emprise au sol excède les 20 m² dans les zones non soumises à un PLU ;
- votre surface de plancher ou votre emprise au sol dépasse les 40 m² dans les zones urbaines couvertes par un PLU.
De plus, recourir à un architecte devient obligatoire pour toute construction dotée d’une emprise au sol supérieure à 150 m².
Sélectionnez les bons matériaux
Il n’existe pas de législation en vigueur concernant les habitations passives en France. Ainsi, vous n’avez aucune obligation pour le choix de vos matériaux. Toutefois, il est préférable d’opter pour des matériaux avec de bonnes performances techniques. Par exemple, pour votre ossature et votre façade, le bois pourra être privilégié (bois issu de forêts françaises gérées durablement recommandées). Pour votre isolation, vous pouvez opter pour :
- le béton écologique (mélange de chaux et de chanvre),
- la terre cuite,
- les briques,
- les blocs coffrants isolants.
Une construction passive doit aussi utiliser les matériaux peu énergivores pendant leur fabrication et leur mise en œuvre. Cela regroupe l’origine du produit, son transport et sa performance après utilisation. Les matériaux choisis devront ainsi être réutilisables ou recyclables.
Renforcez l’isolation thermique et l’étanchéité
Pour garder une température agréable durant l’hiver et un intérieur frais durant l’été, votre maison passive devra avoir une excellente isolation. Vous devrez donc rechercher et supprimer les ponts pour éviter les déperditions de chaleur et l’augmentation du taux d’humidité intérieur de votre construction.
Vous devrez alors vérifier l’isolation de :
- vos murs extérieurs,
- vos murs en contact avec la terre,
- votre toit,
- votre dalle de sol,
- vos parois,
- vos ouvertures,
- vos vitres.
Le matériau isolant devra toutefois être bien sélectionné selon vos besoins en performance et votre budget.
Les pertes thermiques d’une habitation peuvent aussi être liées à des défauts d’étanchéité à l’air. Vous devrez alors contrôler l’étanchéité de votre construction en quantifiant et en localisant les fuites d’air (mise sous pression de votre construction).
Optimiser votre choix de ventilation et de chauffage
Une fois votre maison passive bien isolée et étanche à l’air, vous devez bien choisir votre ventilation. Un modèle de type VMC (Ventilation mécanique contrôlée) double flux à haut rendement est alors recommandé pour que vous disposiez d’un air sain et à la bonne température. Le but est de faire entrer de l’air frais et évacuer l’air chaud de votre construction pour limiter les pertes de chaleur et vos besoins en chauffage.
Cependant, des chauffages d’appoint peuvent être nécessaires dans certaines de vos pièces. L’idéal est alors de vous tourner vers des appareils de chauffage utilisant les énergies renouvelables. Parmi eux, vous avez les pompes à chaleur, les panneaux solaires, les panneaux hybrides/aérovoltaïques et les poêles à granulés de bois.