Travaux illégaux réalisés sans autorisation d’urbanisme : besoin de régularisation ?
La modification ou la construction d’un édifice sans l’obtention d’une autorisation d’urbanisme représente un délit. Il en est de même pour les travaux non conformes à la déclaration préalable ou au permis de construire effectués sur le bâti. Heureusement, vous pouvez normaliser vos travaux non déclarés en suivant quelques démarches de régularisation.
Contrôle de travaux illicites sans autorisation
Les autorités ont créé des textes de loi spécifiques pour gérer efficacement les besoins d’urbanisme. Par exemple, il est nécessaire pour les personnes souhaitant réaliser des travaux de construction d’obtenir une autorisation d’urbanisme adaptée. Il faut aussi réaliser une Déclaration d’achèvement et de conformité des travaux ou DAACT.
Dans le cas où le permis est obtenu et la DAACT est faite, l’administration peut entreprendre le contrôle et la vérification des travaux. Ces démarches sont possibles durant le chantier et dans un délai de 3 à 5 mois après la réception de la déclaration, selon la nature du projet. L’administration peut ensuite contester la conformité des travaux si ce délai n’est pas dépassé.
Toutefois, l’oubli de la demande d’autorisation ou de la Déclaration d’achèvement et de conformité des travaux entraîne certaines modifications sur les contrôles. Ces modifications concernent principalement la durée du droit de visite de l’administration. Celle-ci passe de quelques mois à plusieurs années. Par exemple, les contrôles de construction peuvent être effectués pendant les 6 ans après la fin du chantier.
Risques liés aux travaux sans autorisation d’urbanisme
Qu’il s’agisse de la démolition d’un mur, de la pose d’un nouveau châssis ou de l’agrandissement d’un living, tous travaux demandent une autorisation d’urbanisme. Plusieurs formalités doivent être remplies avant la réalisation d’un projet de rénovation, d’agrandissement, de construction ou de démolition.
Il est important de bénéficier d’une autorisation adéquate aux travaux à entreprendre. Il peut s’agir d’une déclaration préalable pour les travaux de petite envergure ou d’un permis de construire pour les gros travaux. Avant le démarrage du chantier, ces démarches sont à entreprendre auprès du service d’urbanisme de la mairie. Le non-respect de cette obligation entraîne plusieurs risques.
En effet, les travaux illégaux réalisés sans autorisation d’urbanisme contreviennent aux réglementations imposées par la loi. Si vous oubliez de déclarer vos travaux ou de faire une demande de permis, un constat des anomalies peut être effectué par les autorités dans un délai de 10 ans après l’achèvement des travaux.
L’agent ayant fait la constatation peut informer l’administration que des travaux sans autorisation ont été entrepris sur votre bâtiment. Un procès-verbal sera ensuite émis à votre égard, suivi d’un recours auprès du tribunal de grande instance. Le tribunal peut alors demander le paiement d’une amende, l’arrêt des travaux ou la démolition complète de la construction. Une mise en conformité peut aussi être exigée d’après l’article L.480-14 du Code de l’urbanisme.
Sanctions possibles aux infractions du Code de l’urbanisme
Les travaux illégaux réalisés sans autorisation d’urbanisme sont considérés comme des fautes passibles de sanctions. Ces travaux n’ont pas fait l’objet d’une déclaration préalable, d’un permis de construire, d’un permis d’aménager ou d’un permis de démolir au préalable. Des sanctions sont aussi prévues pour les travaux ayant été réalisés après la péremption de l’autorisation d’urbanisme. C’est également le cas des travaux ne respectant pas les prescriptions de normalisation.
Il existe plusieurs types de sanctions possibles pour les travaux effectués sans autorisation d’urbanisme. Il peut s’agir de sanctions pénales, civiles ou fiscales :
- 1 200 et 6 000 €/m2 d’amende,
- 6 mois de prison en cas de récidive,
- obligation de démolition ou de mise en conformité des travaux illégaux,
- interdiction de réaliser une activité professionnelle pour les personnes morales,
- paiement de taxes de régularisation (taxe d’aménagement, taxe d’habitation, taxe foncière).
Un délai de prescription est cependant accordé aux personnes faisant face à ce type de situation. Ce délai de prescription s’apparente au délai au-delà duquel un individu ayant commis une infraction ne peut plus faire l’objet de poursuites. Fixé à 6 ans, cette disposition ne permet pourtant d’annuler permet que l’engagement de la responsabilité pénale.
Quant à l’engagement de la responsabilité civile, il peut toujours être initié par la commune. En effet, la mairie dispose d’une durée de 10 ans après la fin des travaux sur un bâtiment pour en vérifier la conformité. Si des vices sont constatés, l’administration peut saisir le tribunal de grande instance pour demander la mise en conformité ou la démolition de la construction.
Procédure de régularisation des travaux effectués sans autorisation d’urbanisme
Régulariser sa situation est une obligation dans le cas de travaux illégaux réalisés sans autorisation d’urbanisme. Cela peut se faire auprès de la mairie. Vous devez effectuer une nouvelle demande de permis modificatif en précisant qu’il s’agit d’un projet de régularisation. Vous disposez ensuite d’une période légale de 2 mois pour l’obtention de votre réponse.
Notez néanmoins qu’une procédure de régularisation ne peut pas être entreprise si les travaux réalisés sans déclaration respectent les normes d’urbanisme en vigueur. Une démolition peut également être nécessaire si l’implantation du bâtiment est jugée irrégulière. De plus, il sera parallèlement nécessaire de procéder à une régularisation au niveau fiscal.